Jean-Joseph Allemand est né le 27 décembre 1772 à Marseille, dans une famille de commerçants de 7 enfants. Il a été baptisé quelques jours plus tard en l’Église des Accoules derrière la mairie de Marseille. Les parents de Jean-Joseph étaient des personnes rudes, peu sensibles au caractère doux de leur dernier. Ils n’envisageaient pas de façon optimiste sa volonté de devenir prêtre. À 13 ans, Jean-Joseph entre dans un groupe de jeunes animé par les pères du Bon Pasteur. Il s’y sent bien.
Sa vocation s’affirme et il envisage de donner sa vie au service des jeunes.
18 ans, en 1790 – on est en pleine révolution – après avoir beaucoup réfléchi, prié et pris conseil, Jean-Joseph annonce à ses parents qu’il veut devenir prêtre.
Son père, inquiet pour la sécurité de Jean-Joseph et du reste de sa famille, est contre cette décision et fait tout pour détourner son fils de cette voie.
Il l’enferme dans sa chambre… Mais Jean-Joseph tient bon.
Durant deux années il ne peut qu’attendre car il n’y plus de séminaire ni d’évêque à Marseille. Il reste tout au plus deux prêtres dans la cité !
L’ambiance familiale est toujours aussi tendue. Jean-Joseph obtient d’aller habiter chez sa marraine qui est bien disposée à son égard.
À 20 ans, il commence sa formation, aidé par trois prêtres du Bon Pasteur rentrés sur Marseille. L’un d’eux, le père Reimonet, l’accueille chez lui et s’occupe de lui en cachette. Une grande confiance et une forte amitié les unissent. Pour vivre Jean-Joseph donne des cours comme percepteur. Mais la révolution se durcit, on exige des prêtres qu’ils jurent de ne plus obéir au Pape.
Ceux qui refusent sont mis en prison et envoyés en exil sur le bateau le Sainte-Elisabeth. L’abbé Reimonet est de ceux-là.
Pendant ce temps-là la famille de Jean-Joseph connaît de grands malheurs ; trois frères meurent, dont un qui était du côté des révolutionnaires et fut accusé de trahison, le magasin des parents fait faillite…
Le père Reimonet revient clandestinement à Marseille et accueille Jean-Joseph chez lui. Ils aident les gens, célèbrent les sacrements sans que les autorités ne puissent mettre la main sur eux.
En 1797 un évêque peut enfin entrer à Marseille et il ordonne Jean-Joseph le 19 juillet 1798 dans l’anonymat le plus complet. Jean-Joseph à 26 ans. Il commence son ministère dans le secret et la pauvreté la plus absolue. Il est très apprécié. Avec des temps plus calmes Jean-Joseph décide, malgré l’avis contraire de beaucoup qui l’en croient incapable, d’organiser des activités pour les jeunes. Il commence avec quatre jeunes dans une chambre de bonne : c’est la première Œuvre de jeunesse.
Les effectifs s’accroissent malgré de nouvelles difficultés comme la fermeture de l’Œuvre de 1809 à 1814 durant laquelle les activités continuent clandestinement, organisées par des grands responsables. L’Œuvre s’agrandit sous le regard confiant et serein de son fondateur. En 1820 l’Œuvre s’installe dans une grande ferme : l’actuelle maison de la rue Saint-Savournin en haut de la Canebière.
Des grands, fidèles depuis le début, s’installent à proximité pour aider au fonctionnement de l’Œuvre. Ils continuent de travailler et consacrent leur loisir au service des jeunes. À la fin de sa vie Jean-Joseph n’a rien prévu pour sa succession. Il fait confiance à Dieu, le répète sans cesse et laisse les messieurs à leurs responsabilités. Il meurt le 10 avril 1836. À l’époque, l’Oeuvre des IRIS n’existait pas.
les iris seront achetés en 1912 par les messieurs de l’Oeuvre…